Le Tour du Monde des Grosjeans: septembre 2010

Bonsoir,

Depuis le début du voyage, nous avons partagé avec vous nos découvertes. Mais peut-etre vous demandez-vous a quoi ressemble notre vie quotidienne sur le plan pratique. Ou dorment-ils, comment se déplacent-ils, que mangent-ils, ne sont-ils jamais malades ? ...etc. Avec ce petit post, nous espérons vous donner une idée plus concrete de ce á quoi ressemble la vie d'une famille tour-mondiste.

Ordre d'apparition des Grosjeans
07h30, Gabriel se réveille. Pour ne pas reveiller la chambrée (le mot est approprié!), ses parents ont pris la peine de lui poser un iPod pres du lit, qu'il écoute, casque aux oreilles. Les gouts sont eclectiques: James Brown, Bourvil ou Genesis (trouver l'intrus) sont ses préférés du moment.
Puis se réveillent Steph' et Lucie qui écrivent ou lisent en silence. Flore et Benoist ne sortiront du lit que forcés et contraints par les trois individus sus-nommés qui réclament leur bonjour. Celui-ci se traduit dans les faits par des bisouillages et jeux divers dans les lits des uns des autres.

Les 5 toilettes et habillements se révelent souvent etre un processus long et laborieux, les enfants trouvant comme par hasard de nombreuses distractions : insectes rentrés dans la chambre pendant la nuit, bagarres diverses, reportage photo sur des sujets aussi fascinants que les doudous, les pieds de la famille ou la robinetterie locale...etc.
Puis nous allons prendre notre petit déjeuner. Selon notre budget et le type d'hébergement, nous avons droit a quelque chose qui oscille entre des oeufs brouilles accompagnés de toasts et de fruits (pour la version sophistiquée) et du pain local acheté par nos soins la veille, avec de la confiture (le beurre n'etant pas conservable au Mexique, a cause de la chaleur).

L'école
Dans la foulée, nous attaquons les devoirs. C'est la meilleure heure pour travailler et, passé 10h00, il est impossible de se concentrer, la chaleur devenant suffocante dans certains coins du Mexique ! Les enfants sont mis K.O par une force invisible et on se demande comment font les petits enfants mexicains qui n'ont que des ventilateurs dans leurs classes ! Par conséquent, l'air conditionné - en tout cas au Mexique - est devenu un critere de selection de nos logements. L'air conditionné a d'ailleurs un autre avantage: celui de couvrir les bruits environnants pendant la nuit: chiens, coqs, musique le soir, animaux non-identifiables...etc.
Donc, tot le matin, apres le petit dejeuner, nous observons une heure de travail. Nous nous organisons comme suit:
- Papa fait les maths, maman fait le francais ;
- deux jours de suite, un adulte prend la meme fille, puis change ;
- quant á Gabriel, il change de prof' tous les jours.
Ainsi, un parent a deux enfants, une fois sur deux (vous suivez?). Cela se passe plutot bien.

En francais, Gabriel apprend a lire: le A, I, O, U, E, P, T, R, É, L et leurs combinaisons. Il apprend a les ecrire quand je les dicte. Flore fait des révisions: la phrase, le verbe, la notion de temps, l'infinitif, les groupes de verbes. Et Lucie révise également: les verbes diffciles au présent, la poncutation, les regles d'orthographe d'usage (m devant m, b, p ...etc.).
En mathematiques, Gabriel écrit les nombres de 1 á 10 et fait de petites additions. Flore fait du calcul mental et apprend des tables de multiplications. Lucie travaille sur les résolutions de problemes et revise inlassablement ses tables de multiplications.

Les visites
Apres les devoirs, nous partons en vadrouille, a la découverte de la région. Cela se fait en véhicule style taxi, mototaxi ou bus collectif. Pour le Mexique, nous avons notre propre voiture de location car la péninsule du Yucatan est grande, et les sites éparpillés un peu partout. (photo 1: Flore se fait une petite copine péruvienne dans un bus. Photo 2: le bus en Equateur)

Evidemment, il faut trouver le subtil mélange entre le culturel "pour les parents", dixit les enfants et les choses "pour les enfants" dixit les enfants. Pour notre part, nous tentons de rendre ledit culturel le plus accessible possible aux enfants.
Parfois, le culturel devient ludique par lui-meme, comme ces chasses aux iguanes dans les ruines Mayas. Ou bien les jeux de flottaison d'une feuille, d'une herbe, le long des canaux d'irrigation Incas. On échange longue promenande dans la montagne contre une tour de téléphérique qui nous ramenera au point de départ.
Finalement, toutes les visites prennent une orientation enfantine et ludique, et nous sommes aussi satisfaits, nous les parents. Evidemment, quelques fois, un peu frustrés de ne pas etre allés "un peu plus loin", au dela de ce chemin, de cette ruine ou de ce paté de maison, pour "voir" ... Mais voir ce qu'on voit est déja une chance extraordinaire.

Quelquefois, la "visite du jour" consiste tout simplement a se fondre dans la vie locale, par exemple, en allant faire nos courses et déjeuner au marché local. Dans certains lieux, notre regard ne sait plus ou se poser tant, parfois, les choses a observer sont nombreuses et pittoresques. Comme cet homme, au marché de Campeche, qui crie "laissez passer" , une épaule soutenant courageusement deux énormes flancs de porc dépecés, et la main tenant comme un crochet l'enorme tete dudit porc ! on voit, a sa vive allure, que la charge est tres lourde, d'autant qu'il faut vous rappeler le contexte: le soleil tape sur le toit du marché couvert et fermé sur les cotés, et a l'intérieur, il ne fait pas 34°c mais plutot 40°c- Quelques ventilateurs fatigues, éparpillés sous le toit font un semblant d'air mais c'est une étuve ! Dans ce marché se cotoient les vendeurs de crevettes au gros (des montagnes de crevettes crues déja décapitées), des bouchers (Mmmh, la bonne viande qui chauffe!) avec leur marchandise fierement pendue a des crochets: les foies de veaux, les cotes et les tripes, comme un tissu ("je vous taille une petite robe, Madame ?"). Au niveau experience olfactive, c'est unique, et les enfants grimacant, filent se réfugier vers les stands de fleurs et de légumes, tout proche !

Les repas
Quand on part en exploration, on finit par avoir faim. Nous nous sommes rapidement apercus que notre budget ne nous permettrait pas d'aller au restaurant 3 fois par jour, quand bien meme les prix sont bien inférieurs a ceux de Maisons-Laffitte !

Lorsque le petit déjeuner est inclus dans le prix de la chambre, nous en profitons, sinon, nous achetons la veille le nécessaire.

Nous prenons généralement le déjeuner au "restaurant" (pensez plutot gargotte que Michelin) et nous pique-niquons le soir. La gargotte locale a plusieurs avantages: 1) cela nous permet de gouter les spécialités locales 2) rencontrer des locaux, voire la famille qui la tient, ladite gargotte étant souvent une simple extension de leur maison 3) des fois, on peut manger avec les doigts et cela, Gabriel adore ! 4) souvent, il n'y a pas de carte mais des plats qui chauffent dans des marmites et qui sont servis a votre arrivée. Ce plat unique coupe court aux tergiversations des enfants et les "oblige" á gouter de nouvelles saveurs 5) cf. paragraphe santé !

Nous aimons bien manger tres local, comme dans les echoppes de marché, mais nous ne tentons pas le diable non plus et il nous est arrivé de décliner poliment l'invitation d'un restaurateur spécialisé dans les fruits de mer. Sur son étal, étaient posés des bocaux avec: un poulpe entier trempant dans un liquide, des escargots de mer et des crevettes posées sur un tas de glacons sensés les aider a supporter la chaleur.

Pour le diner, nous achetons des choses qui peuvent étre mangées sans sauce (huile, vinaigre ...etc) et sans cuisson (a l'exception de certaines auberges de jeunesse avec des cuisines). Les options sont limitées et les résultats un peu lassant á la longue ... A notre retour du voyage, nous serons ravis d'accepter une invitation mais, por favor, pas de concombre ou de baton de carotte, avocat et autres boites de thon ... ;-). En revanche, nous nous régalons avec les fruits !

Au marché de Campeche, par 40°c, avec des soupes de lentilles:

Steph et Benoist goutent au chile habanero, le plus fort piment du monde !

Pres des ruines deTipon (murs en terre battue, poules en liberté dans l'arriere court que l'on voit depuis nos chaises...). Stephane a quand meme trouvé une limaille de fer dans sa soupe ...

Dejeuner avec poisson cuit dans un feuille de bananier et manioc, dans l'Amazonie:

Et pour finir, une photo de notre mythique "omelette de cafetiere". Délicieux mais il ne faut pas etre pressé !

Les journées libres
Nous laissons aussi des journées sans programme pré-défini pour aller au cyber-café du coin regarder les messages de la famille et des amis, faire des jeux de cartes, se reposer, faire de la guitare et chanter ou bien se raconter des histoires, blaguer. Au Pérou, nous sommes meme allés au cinema voir un dessin-animé. Un autre jour, nous avons emmené les enfants dans un parc de jeux:

Ci-dessous le Parc au premier plan et derriere, vous pouvez observer l'urbanisme de Cuzco avec la statue de l'Inca, coincée entre des panneaux publicitaires et des avenues. Moins glamour que les vestiges visités !

Nous avons aussi dans ces moments la de belles discussions sur ce qui nous entoure et la nature humaine: les voleurs, les gens qui laissent les ordures, les gens généreux qui rajoutent des fruits au panier de légumes achetés, ou ceux qui offrent des sucreries aux enfants. Les mendiants, les courageux comme ces mexicains en vélo qui vont ramasser du bois dans la foret en plein milieu de journée ou Gladys, notre hote sur l'ile d'Amantani, qui va chercher de l'eau au lac plusieurs fois par jour, juste pour alimenter la chasse d'eau de nos toilettes, ou les femmes equatoriennes, un bébé dans le dos, qui retournent la terre....
Et les enfants aiguisent leur regard sur le monde: nous parlons de la richesse et de la pauvreté. Est ce que le confort est synonyme de bonheur ? Quels sont nos véritables besoins ? ....etc.

De maniere plus pragmatique, nous profitons aussi de ces moments pour faire nos lessives. Dans la majorité des cas, nous avons toujours trouvé au coin de la rue une "lavanderia" qui lave le linge au poids. C'est rapide (en général 24h00) mais cela peut réserver des surprises: nous avons hérité a Quito d'une culotte taille 52 qui, de toute evidence n'appartenait pas a Benoist, et nous avons perdu (puis récupéré) une des notres a Valladolid.

La santé
Le recit de nos repas ci-dessus n'aura pas manqué de susciter chez vous quelques images de maux de ventres, nausées et autres réjouissances ... En fait, pas du tout.
On déplore juste une tres mauvaise nuit pour Stephane, apres avoir mangé un piment dans un des rares restaurants touristiques que nous avons frequenté (sic!)
Nous avons aussi remarqué une petite carie sur la dentition de Lucie, que nous traiterons tres prochainement.
Sinon, RAS. Nous touchons du bois mais pensons que nos intestins se sont bien renforcés au cours des 3 derniers mois.

La sécurité
De maniere générale, nous sommes prudents et utilisons beaucoup notre bon sens: ne pas voyager la nuit, rester dans des endroits fréquentés, s'en aller quand on ne sent pas l'atmosphere, ne pas se ballader avec beaucoup d'argent ou des objets de valeur (remarquez, on n'en a pas !) ...etc.
Une seule fois, nous avons senti venir l'arnaque en s'installant dans un bus: un jeune homme nous a proposé fort gentiment de s'occuper de nos bagages... Nous avons décliné poliment et les avons gardé sur nos genoux pendant la durée du voyage.

Le logement
Nous préférons toujours rester plusieurs jours dans le meme endroit. Les avantages sont nombreux: moins de fatigue, la possibilité d'approfondir notre connaissance du lieu, de sentir l'atmosphere et de laisser de l'espace pour rencontrer des locaux.
Pour des raisons budgetaires, nous dormons dans des gites, auberges ou hotels petits budgets. Cote literie, nous avons testé depuis l'empilage de 3 matelas, tous plus fins et mous les uns que les autres - style baignoire -, á l'extra dur qui laisse casiment des traces dans le dos au petit matin. Cote chambre, nous avons dormi á 5 dans 3 lits (dont 1 seul double ...), fabriqué quantité de 5eme lit d'appoint dans des chambres de 4 ... etc. Nous avons dormi souvent avec des ventilateurs ou des clim' dont le niveau sonore nous faisait penser que nous prenions un avion (oui mais en 1ere classe car nous sommes quand meme couchés!). A l'inverse, nous avons quelquefois eu froid malgré les 6 couvertures qui vous écrasent et rabattent jusqu'a vos orteils...
Avis aux amateurs de Tour du Monde: n'emmenez pas de reveil matin. Les bruits de la vie (animale et humaine) vous rappellent qu'il est déja bien assez tard !

En plus des matelas, un deuxieme danger guette le voyageur ... la plomberie ! En effet, nous avons pris l'habitude de verifier dans les tout premiers moments de l'occupation d'un nouveau logement cet equipement critique. Ne surtout pas se fier a ce qu'en dit le proprietaire ... Nous avons donc eu le plaisir de decouvrir: des robinets inverses, un troisieme robinet dont on a jamais su a quoi il servait, pas d'eau chaude, plus rarement, pas d'eau froide, quelquefois pas d'eau, etc. La majorite des cas, il suffit de demander une explication au gerant qui vous expliquera calmement que l'eau chaude ne se declenche que quand on tourne le robinet d'eau froide (!!) ou que d'ici une demi-heure, ca devrait marcher.
Et encore, ca, c'est quand il y a une salle de bain. Et oui, nous avons decouvert que la salle de bains n'existe pas forcement dans toutes les maisons lorsque nous dormions chez l'habitant. Bah, on se lavera demain !
Quelquefois, le matin, un seul regard entre Steph et Benoist suffit a savoir que nous ne passerons pas une nuit supplémentaire...

Non, nous ne dormons quand meme pas dans une foret, il s'agit juste d'un decor peint sur les murs:

Les rencontres
Les rencontres font partie intégrante du voyage et en fait une des richesses. Nous avons bien sur logé chez des habitants mais aussi passé de bons moments avec des voyageurs au long court, des vacanciers... etc. Nous vous livrons quelques photos de ces rencontres, toujours interessantes et tres humaines.

Au hasard de nos recherches, nous tombons quelquefois sur des perles, comme cette petite auberge en Equateur, dans laquelle la gérante nous a fait un accueil extra !

Pablo, un franco-colombien tout jeune (23 ans) qui voyage seul en Amérique du Sud

Marisol et Esteban + quelques autres enfants au Quilotoa (Equateur) - avec jeux de cartes un jour de pluie.

Lenin, notre hote et guide hors pair de Quito

Des familles québécoise, Suisse (Equateur) et meme francaise (Perou). Tous des profs ! Les enfants sont toujours heureux de croiser d'autres familles francophones. D'ailleurs, a quoi jouent ils avec tous ces enfants de profs ... A l'école !

Lisbeth, la fille de Gladys, sur l'ile d'Amantani (Retrouver le sticker d'une fort jolie ville francaise, laissé par un touriste il y a quelques temps !)

Harry et Magali, un jeune couple qui a décidé d'organiser un voyage de noces de ... 14 mois et avec qui nous avons passé quelque temps et visité le Macchu Picchu.