Ce matin, nous decidons d'aller visiter un village de montagne qui vit de ses plantations de the, depuis que celui ci a remplace l'opium.
Nous prenons donc les motos et nous lancons a l'assaut des routes en lacet (repetez dix fois rapidement !) de montagne qui nous offrent de superbes paysages.
Nous nous arretons une premiere fois pour dejeuner et nous melons a un groupe de femmes qui separe les feuilles de the sechees de leur tige, tout ca a la main, bien sur. Nous restons un peu avec elles et mettons la main a la pate, pour vivre un peu ce qu'elles vivent. Cela les amuse et elles nous sourient et continuent de papoter entre elles.
Les feuilles de the sechent directement le long de la route, sur de grand tapis.
Quelques kilometres plus loin, nous decouvrons les plantations de the et le travail manuel du ramassage des feuilles. Parmi les travailleurs, nous retrouvons des femmes des ethnies montagnardes, notamment Akha. Nous pensons aussi a nos vendanges francaises, car l'ambiance est plutot sympathique, meme si en France, les femmes ne viennent pas avec leurs bebes dans le dos !
Pourtant, cette scene presque buccolique est bientot troublee par l'arrivee d'un orage et de pluies torrentielles qui fait rentrer tout le monde aux abris ! Tous les ramasseurs font faire peser leur recolte en gerant de la plantation en courant puis attendent la paye du jour.
Nous profitons de cette interruption pour visiter les sechoirs et voir les differents stades de la fabrication du the, jusqu'a l'ensachage, toujours manuel !
Malheureusement, la pluie ne se calme pas et nous sommes a deux heures de route du gite ... Nous decidons de prendre le taureau par les cornes : nous quemandons 5 grands sacs poubelle au personnel de la plantation y faisons 3 trous, sous son regard amuse, et nous preparons a affronter deux heures de trombes d'eau, avant que la nuit ne tombe.
Apres avoir traverse, sur un kilometre, des ruisseaux de boue traversant la route et s'etre fait fouetter le visage, nous trouvons un petit magasin ou nous degotons 5 impermeables de qualite tres legerement superieure aux sacs poubelles.
Heureusement, la pluie va faiblir un peu et nous arriverons dans la nuit, a notre gite, apres avoir joue a zigzaguer avec les grenouilles qui traversaient la route.
Le lendemain est un jour festif, car nous celebrons l'anniversaire de Gabriel. Il aura droit a un tout petit gateau, trouve non sans mal, que nous decorons de rondelles de banane et de pommes et six bougies, normalement reservees aux prieres bouddhistes !
Les enfants sont tres heureux dans ce gite et profitent de cette journee calme pour sympathiser un peu plus encore avec les enfants des proprietaires: Beam, Bew et Bast. Dessins, jeux dans la piscine, osselets, cartes. Lucie utilise un petit dictionnaire Francais-Thai pour essayer de faire passer les messages lorsque les mains et les rudiments d'anglais ne suffisent plus.
Nos enfants vont meme passer du temps dans la maison des voisins et reviennent avec plein d'anecdoctes: " Ils ont une seule chambre et toute la famille dort sur deux matelas poses sur le sol. Il n'y a pas de lavabo et la salle de bain, c'est un tuyau d'arrosage dehors... Une petite tele, souvent allumee, cotoie le portrait du roi."
Les aux-revoirs seront un peu durs et tous echangent leurs emails pour continuer leur relation.
Il nous faut pourtant partir pour le Laos car notre visa thailandais expire dans deux jours. Nous decidons de faire une etape a Chiang Rai sur le chemin de la frontiere .
Sur les conseils de notre hote, nous relions cette ville en bateau. Cette navigation de 3 heures nous offre encore une fois des paysages splendides, et quelques frissons lorsque le cours d'eau dont le debit a ete augmente par la saison des pluies, se retrecit et que des vagues ballotent le fin long-tail boat.
Nous profitons aussi de cette petite "croisiere" pour nous arreter dans des sources chaudes. L'eau sort entre 85 et 99c. Nous ne ferons pas cuire d'oeufs mais opterons pour une baignade familiale dans ce qui se fait ici: un petite salle de bain personnelle louee pour 30 mn ou coulent un robinet d'eau froide et un autre venant de la source.
Quelques kilometres plus loin, nous nous arreterons de nouveau pour faire une ballade dans la campagne a dos d'elephant. Ce camp est tenu par une autre ethnie, les Karens, qui ont leur propre langue et ecriture. Ce sont des refugies birmans venus s'installer il y a 100 - 150 ans, et qui sont estimes pour etre de fameux pecheurs et navigateurs.
Les enfants adorent la ballade, et surtout donner a manger aux pachydermes, qui ingurgitent 200 kilos de vegetaux tous les jours !
Et quelques jours plus tard, nous passons la frontiere avec le Laos a Huay Xai. Au revoir Thailande !
A bientot